MANUSCRIT SCIENTIFIQUE DU XVIIe siècle. MANUEL UNIVERSITAIRE D’UN COURS DE SCIEN...


MANUSCRIT SCIENTIFIQUE DU XVIIe siècle. MANUEL UNIVERSITAIRE D’UN COURS DE SCIENCES ET NOTAMMENT D’ASTRONOMIE, où dans l’examen des systèmes du monde et en particulier de celui de Copernic, apparaissent les noms de Galilée, Gassendi, Kepler et Tycho Brahé. Manuscrit du XVIIe siècle de 300 pages illustrées de figures dessinées. Un volume, in-8, (20,4 x 12 cm) demi-reliure en veau de l’époque. Dos à 5 nerfs orné de fleurons d’entre-nerfs et d’un titre gravés à froid, plats en parchemin de réemploi recouvert de textes manuscrit en gothique avec lettrines en couleurs, tranches jaspées. Usures du temps à la reliure. 304 pp., sur papier chiffon vergé recouvertes d’une écriture serrée manuscrite en latin, et illustrées de 34 figures dessinées dans et hors texte. Magnétisme : 12 figures, astronomie : 20 figures. Ex-libris contrecollé en page de garde : blason gravé de Anne-Joseph d’Azincourt. Le manuscrit se présente comme un exposé scientifique ayant trois parties indépendantes : Physique (De Corpore naturali inspecie seu de Mondo Coelo, et de Elementis, Generatione et Corruptione rerum, Meteorisque, etc), Magnétisme (Tractatus deMagnete, Historia Magnetis) et Astronomie (de Praxibus Astronomicis, Systema Copernici explicatur, etc). L’ordonnancement de ces exposés est conforme aux manuels universitaires du XVIIe siècle, notamment avec le recours aux « disputationes, abjectiones, quaestiones et reponsiones ». Des phrases interrompues, des ratures, ou des blancs laissés pour les figures confirment que nous sommes en présence de notes rédigées sous la dictée d’un professeur. Les références au vocabulaire scolastique, les auteurs jésuites abondamment cités, les objections à la thèse copernicienne (bien que reconnue comme « très ingénieux système copernicien ») appuyées par les théories du savant jésuite Giovanni Battista Riccioli, renvoient à l’enseignement jésuite de l’époque. Dans la partie « Astronomia », on lit l’indication « Hic Lugduni » (ici à Lyon) au sein d’un exemple de calcul. Cette indication importante du lieu combiné au fait que cet enseignement soit celui d’un jésuite indique que ce manuscrit serait de la main d’un élève du réputé collège jésuite de la Trinité à Lyon. Depuis 1604, l’astronomie y est enseignée avec des scientifiques de renom comme Honoré Fabri (1608-1688), ou Claude François Milliet Dechales (1621-1678), tous deux auteurs féconds au moment de la rédaction de ce manuscrit. Rappelons que le Collège de la Trinité disposera de son propre observatoire astronomique dès 1701. L’analyse de ce manuscrit fait ressortir qu’il ne peut être antérieur à l’année 1650 en raison de la mention des « Tables Rodolphines » de J. B. Morin, parues pour la première fois en 1650. Et dans la partie concernant le magnétisme, les nombreux auteurs contemporains cités (Gassendi, Maignan, Descartes, Galilée, Kircher, etc.) ont vu leurs travaux sur ce sujet publiés après 1650. Enfin, une mention de l’année 1662 est visible dans un exemple de calcul d’astronomie. Les noms des enseignants jésuites ayant eu en charge les cours scientifiques à Lyon à partir de 1657 sont les Pères Claude-François Milliet Dechales (1657-1660), Pierre du Port (1660-1661), Jean Bertet (1661-1665) et Pierre Violet (1665-1667) (François de Dainville - in Revue d’histoire des sciences et de leurs applications, 1954). L’ex-libris gravé qui figure en tête du manuscrit est le blason d’Anne-Joseph d’Azincourt (1644-1689) (cf. Martin J. et Meurgey J. Armorial du pays de Tournus, Champion, 1920 - Marchand M. Blazons de Bourgogne tirés des armoriaux locaux, généraux et manuscrits, Marconnay, 1975-2001). La famille d’Azincourt est originaire de Tournus en Saône-et-Loire (Bourgogne) et elle y restera jusqu’à la fin du XVIIe siècle. Anne-Joseph d’Azincourt, né en 1644 à Tournus, fut avocat et jurisconsulte, puis échevin de la ville de Dijon en 1687. Il est le co-auteur de « Texte de la Coutume du Duché de Bourgogne avec les notes de Dumoulin » (Dijon, Michaud, 1677). Il est mort le 16mars 1689 à l’âge de 45 ans. Il aura pris note de ses cours au début des années 1660. Anne-Joseph d’Azincourt est le fils de Charles d’Azincourt, médecin ordinaire de Henri II de Condé vers 1645. Charles d’Azincourt pouvait être d’autant plus sensible à la qualité de l’enseignement scientifique dispensé à son fils, qu’en tant que médecin de Henri II de Condé, il a eu pour confrère l’abbé Bourdelot, alors lui-même également médecin des Princes de Condé, et animateur de la célèbre académie scientifique qui porta son nom durant près d’un demi-siècle (1639-1685).


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